Certaines consonnes ont la propriété de changer de groupe, si on leur associe l’un des deux signes diacritiques d’accentuation suivants :
Thmègne kandol ៉ pour le groupe « O » ou,
Trèye sap ៊ pour le groupe « Â ».
Un diacritique, ou signe diacritique, est un signe accompagnant une lettre ou un graphème pour en modifier le sens ou la prononciation. Dans la langue khmère, le signe diacritique est associé à une consonne afin de changer la tonalité de la syllabe à laquelle elle est associée (voir le Guide N°2 pour la liste complète).
Avant d’expliquer les règles de changement de groupe pour les consonnes, étudions le cas particulier de la consonne ប (Bâ), du groupe "Â". Elle supporte les deux signes diacritiques d’accentuation. C’est la seule consonne dans ce cas :
Avec le signeThmègne kandol៉ la consonneប Bâ devientប៉, elle change de son et se pronnoncePâ.
Avec le signeTrèye sap ៊ la consonneប Bâ devientប៊,elle change de groupe et se pronnonceBo.
ATTENTION :
On observe parfois des mots portant une voyelle non répertoriée. Cela provient du fait que certaines consonnes ont été associées à un signe diacritique, notamment le Trèye Sap៊ou le Thmègne kandol ៉. Car ces signes ne sont pas toujours visibles et ils sont représentés par une sorte de virgule ុqui se situe sous la consonne. Opération qui est réalisée automatiquement par votre ordinateur, mais que vous devez connaître en écriture manuscrite, afin d'éviter une fausse représentation. (voir explications et exemples ci-après).
Règles de changement pour les Consonnes du groupe « O »
Seules les consonnes suivantes, appartenant au groupe "O", peuvent changer de groupe :
ងG’no, ញNïo/Gno,នNo,មMo, យYo, រRro, លLo, et វWo.
Lorsqu'on leur associe « Thmègne kandol » ៉ . Elles sont annotées :ង៉, ញ៉, ន៉, ម៉, យ៉, រ៉, ល៉, វ៉.
Et leurs sons deviennent :ង៉G’nâ, ញ៉Nïâ/Gnâ,ន៉Nâ, ម៉Mâ, យ៉Yâ, រ៉Rrâ,ល៉Lâ, etវ៉Wâ.
Ainsi, les voyelles qui leur sont associées se prononcent selon la règle du groupe « Â », (voir le paragraphe concernant les Voyelles normales associées au groupe "Â").
C’est donc une possibilité d’obtenir des nouveaux sons dans la langue pour des sujets paticulier, souvent hérité des langues étrangères.
Par contre, ces huit consonnes n’acceptent pas la cohabitation du « Thmègne kandol » ៉ avec l’une de ces six voyellesិ, ី, ឹ, ឺ, ើ,ាំqui se positionnent toujours au-dessus des consonnes.Dans ce cas leThmègne kandol៉disparait et se transforme en une sorte de virgule ុet se place en dessous de la consonne qui porte la voyelle.
Rappel 1:La consonne ងNgo est une aberration de la translittération latine. Translittération faite par les Annamites, lors des premières transcriptions de l'alphabet khmer en latin. Si le son N'go existe en vietnamien, il n'y a aucun son qui correspond à cela dans la langue khmère. C'est la raison pour laquelle, j'indique que la voyelle ង se prononceG'no, ou ង៉G’nâ, lorsqu'elle se situe en début de mot. Et sert de terminaison en "ng" lorsqu'elle se situe en fin de mot.
1) Exemple avec ងen début de mot. Prenons le mot ថ្ងៃ« jour » qui se construit de la façon suivante :
( ថ + ្ង + ៃ = ថ្ងៃ), soit : Thâ+ thïeung G'no+ srrä aye= se prononce Thg’naye.
Dans ce mot,ងcorrespond à la transcription « G'no », car on ne dit pas thn’gaye. (il n’y a pas de son N'gaye dans ce mot).
2) Exemple avec ងen fin de mot. Prenons le mot បង « aîné » qui se construit de la façon suivante :
(ប + ង = បង), soit : Bâ + G'no = se prononce Bâng.
Dans ce mot, ង sert de terminaison de mot en "ng".
Rappel 2: La consonneញse prononce Nïoouញ៉Nïâ lorsqu'elle se situe en début de mot.
1) Exemple avec ញen début de mot. Prenons le mot « manger » qui se construit de la façon suivante :
( ញ+ ៉+ ាំ=ញ៉ាំ), soit : Nïo + Trèye sap+ srrä AM = se prononce Nïam.
2) Exemple avec ញNïo, en fin de mot. Prenons le mot "signer" (dérivé du Français) qui se construit de la façon suivante :
(ស + ៊+ ី+ ញ + ៉+េ = ស៊ីញ៉េ),soit :Sâ+Trèye sap+ srrä" i "+ Gno + Thmègne kandol + srrä " è "= se prononce"Signè". Dans cet exemple, la consonne ញ៉ Gnâest placée en fin de mot et donne le son proche de "gne" en français.
Notez que dans le mot ញ៉ាំ "Nïam" le signe diacritique ៉ s'est transformé en virgule ុ sous la consonne ញ afin de libérer l'espace pour accueillir la voyelle ាំ "am". Et que dans le mot "Signé" le signe diacritique ៊ s'est transformé en virgule ុ sous la consonne ស afin de libérer l'espace pour accueillir la voyelle ី " i ".
Rappel :la consonneស Sâ devenueស៊ So, dans le mot signé, change le son de la voyelle qui lui est associée : ី =" i " (voir la règle du chef d'orchestre ICI).
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Règles pour les Consonnes du groupe « Â »
Seules les consonnes suivantes changent de groupe lorsqu'on leur associe un « Trèye sap » ៊ :
ប, ស, ហ, អ. C’est la raison pour laquelle elles sont annotées : ប៊, ស៊, ហ៊, អ៊. Et leurs sons deviennent : Bo, So, Ho, O.
Ainsi, les voyelles qui leur sont associées se prononcent selon la règle du groupe « O ». (voir le paragraphe concernant les Voyelles normales associées au groupe "O").
Par contre, trois de ces consonnes ស៊, ហ៊, អ៊n’acceptent pas la cohabitation du « Trèye sap » ៊ avec l’une de ces six voyellesិ, ី, ឹ, ឺ, ើ,ាំqui se positionnent toujours au-dessus des consonnes.
Par exemple, pour le mot "bouffer"ស៊ី "Si" qui est utilisé pour les animaux et, par extension, a été intégré dans le langage populaire.
Ce mot se construit de la façon suivante : (ស + ៊+ ី = ស៊ី ),soit :Sâ+Trèye sap+ srrä" i "= se prononce"Si".
Vous pouvez constater que e signe diacritique ៊ s'est transformé en virgule ុ sous la consonne ស afin de libérer l'espace pour accueillir la voyelle ី " i ".
ី= voyelle" i "lorsqu’elle est associée à une consonne du groupe «O», ce qui est le cas avec la consonne Soស៊.
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En revanche, ces trois consonnes ស៊, ហ៊, អ៊acceptent toutes les autres voyelles qui n'occupent pas l'espace au-dessus de la consonne. Par exemple pour le mot "oser" le signe diacritique Trèye sap ៊est parfaitement visible et n'a pas été remplacé.
(ហ+៊+ា+ន= ហ៊ាន), soit :Hâ+Trèye sap+srräir+ Nose prononce Hirne
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Particularité pour la consonne ប៊Bo. Contrairement aux consonnesស៊,ហ៊,អ៊, elle accepte la superposition duTrèye sap avec toutes les voyelles.
Nota 1 :La consonne ប«Bâ » à une autre représentation qu’il est nécessaire de connaître, afin de la repérer dans les phrases. Lorsqu’elle est associée avec la voyelle ាelle se transforme en(ប+ ា =បា)soit : Bâ + srrä « a» = se prononceBa.